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Photographie
 
Outre la distinction entre les photographies positives ou négatives, on peut opérer un classement selon les divers procédés mis en œuvre. Le support peut être en métal (cuivre, fer, en papier (ou papier plastifié avec du polyéthylène), en verre, en plastique (acétate de cellulose, nitrate de cellulose, polyester), en toile, etc. Ce support est recouvert d’une couche transparente, un liant de gélatine, d’albumine ou de collodion qui renferme les matériaux constituants l’image : particules métalliques (argent), pigments, colorants … Ces différents matériaux vont conférer aux photographies et négatifs leur sensibilité propre puisqu’ils posent chacun des problèmes spécifiques. 
La manière d’exposer, de manipuler et de stocker les photographies va également jouer un rôle important dans leur conservation. 
Les photographies exigent des manipulations adéquates : pliures, soulèvements  de matières dues à des froissements, déchirures, traces d’écriture, traces de doigts, de trombones, griffures, rayures des supports, etc. sont fréquents. Dans le cas des daguerréotypes, le moindre frottement risque d’effacer l’image produite à la surface de la plaque (spécialement sur les premiers daguerréotypes qui n’étaient pas fixés à l’or). Aucun nettoyage ne doit être entrepris et les manipulations doivent se faire avec des gants en nylon ou en coton non pelucheux.
Les photographies nécessitent des conditions environnementales particulières puisqu’elles sont sensibles à l’humidité, à la chaleur, aux polluants, à la lumière et aux contaminants biologiques. En règle générale (même si la sensibilité peut varier selon le matériau et la technique), les photographies doivent être protégées des rayons UV et de divers polluants (en particulier les composés soufrés, les peroxydes, les acides et l’ozone). Elles doivent être conservées au frais et à un taux d’humidité relative bas.
Outre les indications utiles relatives aux matériaux constitutifs, quelques phénomènes d’altération liés aux conditions d’exposition, de stockage et de transport sont brièvement décrits ici.
 
  • Les images photographiques constituées de particules d’argent sont sensibles aux substances polluantes. L’oxydation de l’argent se manifeste par l’apparition de taches, d’un voile coloré qui masque progressivement l’image (depuis les bords vers le centre) ou encore d’une perte des contrastes. Les composés soufrés entraînent également la décoloration des photographies couleur.  
     
  • Les supports photographiques métalliques sont sensibles aux polluants et à l’humidité. Dans le cas du ferrotype, l’humidité provoque la rouille de la plaque de fer qui elle-même conduit l’image à cloquer et se détacher. Dans le cas des daguerréotypes, le support en cuivre est recouvert d’une couche d’argent  poli. Les deux métaux peuvent s’altérer distinctement mais c’est la ternissure de l’argent qui va endommager l’image.
     
  • Les variations hygrométriques peuvent entraîner la fragilisation (craquelures, décollements, écaillements, déformations) des couches de liant (gélatine, collodion, albumine). Une humidité excessive peut entraîner la dispersion des colorants dans l’image.
     
  • L’exposition prolongée à la lumière entraîne la décoloration des colorants et des pigments (selon leur nature). Elle fragilise la couche de gélatine et peut tacher les photos en noir et blanc. 
     
  • Les supports plastiques, particulièrement l’acétate et le nitrate de cellulose, des diapositives et des négatifs se dégradent avec le temps et entraînent le dégagement de substances acides nocives pour les matériaux constitutifs des photographies et des autres objets se trouvant à proximité. Le ramollissement, la décoloration et le gondolement des négatifs sont des signes préalables à leur décomposition. En milieu humide, l’émulsion devient poisseuse et colle à la pochette ou aux autres films ; en milieu sec, le support devient très cassant. Ces supports plastiques sont particulièrement sensibles à la chaleur. 
     
  • À l'air très sec, les photographies s'enroulent sur elles-mêmes et, à l'humidité, elles peuvent moisir. En effet, la gélatine est un substrat idéal pour le développement des moisissures. Celui-ci se manifeste par la présence de boursouflures grises, de petits dépôts ponctuels entourés de filaments parfois colorés, accompagnés d’une disparition localisée de l’image. La contamination peut se propager à toute la surface jusqu’à la destruction totale de la photographie. 
     
  • Un encadrement avec un passe-partout qui contient de l'acide ou de la lignine peut endommager les photos. De même, le papier collant peut décolorer ou salir les épreuves.
    Une photo sans passe-partout risque de rester collée au verre du cadre, particulièrement si des produits de nettoyages sont vaporisés sur celui-ci (bon nombre de ces liquides sont corrosifs et peuvent tacher ou décolorer les photos).
    Pour le stockage, il convient d’utiliser des contenants (pochettes, boîtes) transparentes en polyester ou en polyéthylène (en aucun cas le plastique ne doit être revêtu d’un antistatique ou d’un lubrifiant). Les pochettes en papier permanent, permettant une meilleure régulation de l’humidité, peuvent être utilisées pour les documents qui ne sont pas fréquemment consultés.
    Tous les supports en plastique doivent être rangés individuellement, hors de contact avec tout autre matériau. Les négatifs panoramiques ne doivent pas être stockés enroulés.
    Les armoires climatisées permettent un stockage idéal mais sont plus coûteuses.
Les tirages numériques sur papier ou sur toile nécessitent les mêmes précautions que les photographies classiques. Les différences majeures sont d’une part, les supports d’enregistrement disponibles et d’autre part, les problèmes liés au matériel et logiciels informatiques (pannes, suppression de données, vieillissement des logiciels…).