Le terme polluant désigne, dans le contexte muséal, toute substance susceptible d’avoir un effet nocif sur les collections. L’environnement intérieur du musée comporte de telles substances dont les sources et les taux divergent selon les zones climatiques et géographiques dans lesquelles se situe le musée. Les polluants peuvent se présenter sous forme gazeuse, liquide ou solide et provenir de sources externes ou internes. Parmi les polluants liquides qui menacent les collections figurent la graisse et la sueur déposée au cours d’une mauvaise manipulation. Les gaz peuvent être émis par des véhicules et des industries (dioxyde de carbone, composés sulfurés…) puis pénétrer à l’intérieur du bâtiment. Ils peuvent aussi émaner des matières présentes dans le musée (vapeurs libérées par le
bois, les
plastiques, les peintures, les solvants, etc.) ou provenir des objets mêmes de la collection (le cuir et la laine dégagent des vapeurs de soufre, etc.). En ce qui concerne les polluants solides, les plus fréquents sont les poussières et les sels minéraux (apportés par voie aérienne ou au cours d’une manipulation). Dans l'air, on trouve aussi des micro-organismes (bactéries, champignons…) qui, comme les polluants atmosphériques, peuvent se fixer sur des poussières hygroscopiques qui leur servent de support.
Sans prévention, toutes ces substances nuisibles – si elles sont présentes en concentrations suffisantes – peuvent provoquer ou accélérer la détérioration partielle ou totale des matériaux constitutifs des objets. De nombreux polluants peuvent faire jaunir le vernis des peintures, corroder les métaux, altérer la couleur des pigments, affaiblir les papiers et textiles… De plus, un polluant interagit souvent avec l’humidité, la température, les UV et même d’autres composés polluants. Ces phénomènes associatifs sont plus difficilement perceptibles mais accélèrent la formation d’acides et les dégradations dues aux polluants.