Le papier est fabriqué, manuellement ou mécaniquement, à partir de fibres végétales réduites en pâte grâce à l’adjonction d’eau, étendues, pressées et séchées pour former une feuille mince.
La pâte est produite à partir de plantes (lin, chanvre), de tissu (chiffons de coton) et de bois lorsqu’il s’agit d’une fabrication industrielle.
Ces matières fibreuses contiennent de la
cellulose, qui est le principal ingrédient du papier. La teneur du papier en cellulose et les éventuels produits ajoutés lors de sa fabrication vont déterminer les caractéristiques finales du papier. Il n’en va pas de même pour les papiers fabriqués à partir de la transformation des arbres en pâte à papier. La sensibilité à l’oxydation de la
lignine est à l'origine de l'acidification des papiers manufacturés à base de pâte de bois. L'élimination entière ou partielle de la lignine déterminera, en partie, si un papier est acide ou non. Les composés résiduels et les dérivés acides présents dans le papier accélèrent la dégradation de la cellulose et favorisent son
jaunissement. Ainsi, le papier journal est particulièrement instable. La présence de particules métalliques peut entraîner une dégradation connue sous le terme foxing, rousseur ou
piqûre du papier.
Le
papier mâché est composé de morceaux de papier (auxquels on peut ajouter des morceaux de textile), éventuellement bouillis et mixés pour former une pâte puis assemblés avec une
colle humide.
Le
carton désigne un papier rigide, plus épais que le papier ordinaire, fabriqué à partir de pâte à papier (papier grossier ou ensemble de feuilles collées). Il est utilisé pour la réalisation de supports graphiques, d’emballages, de jouets (cartes à jouer, maquettes…) mais aussi de
mobilier et d'objets
design. Non traité, le carton craint particulièrement l’humidité et le feu. Les colles utilisées pour sa fabrication et les
vernis ou autres matériaux décoratifs sont susceptibles de se dégrader. De plus, le carton présente les sensibilités du papier, liées à sa composition mais aussi à d’autres facteurs.
Le papier est très sensible à la lumière. Sous l’action des UV il
jaunit, se fragilise et se
décolore. Le papier se
déchire, se
plisse et se
tache facilement. Il nécessite une manipulation et un stockage soigneux.
Il faut éviter d'exposer ou de ranger les œuvres sur papier dans des endroits où la température et l'humidité ambiante sont inadéquates ou varient fréquemment. Le papier absorbe rapidement l'humidité ; il peut
gondoler, se plisser et devenir friable.
Les poussières, particules solides et les polluants gazeux présents dans le musée peuvent fragiliser le papier et altérer sa coloration éventuelle.
Les contaminants biologiques (particulièrement les moisissures et les insectes xylophages) se nourrissent des matériaux constitutifs du papier et provoquent des altérations irréversibles (trous, taches, fragilisation).
Le papier peut également être endommagé s’il est en contact avec de la colle, du papier collant, des agrafes et des trombones. Ces derniers peuvent par exemple laisser des trous et des taches de
rouille sur le papier.
De manière globale, la chaleur, la lumière, l'humidité et les polluants atmosphériques accélèrent les réactions chimiques qui affaiblissent le papier et qui le décolorent.