Repères

Cette notion a été inventée à la fin du XVIIIe siècle, suite aux poussées de vandalisme de la Révolution française, pour inventorier et protéger des monuments, des bâtiments et des sites historiques. Depuis lors, on assiste à une extension du concept depuis le patrimoine immobilier vers les décors, les meubles puis les biens purement mobiliers. Si au cours du XIXe siècle ce sont exclusivement les œuvres prestigieuses de l'Antiquité, de la Renaissance et des Temps modernes qui sont visées, à partir du XXe siècle, les réalisations modernes et les créations contemporaines sont également prises en compte. Dans un premier temps, on s'est surtout attaché à conserver les trésors et les chefs d’œuvre puis, progressivement, les objets ethnologiques et les réalisations modestes, à l'intérêt documentaire essentiellement, sont également jugés dignes d'être protégés et mis en valeur. L'ouverture de la notion s'attache aussi au patrimoine naturel et la protection de la biodiversité et des paysages. Enfin, au cours des dernières années, le concept de patrimoine physique et matériel s'est élargi au patrimoine oral et immatériel (savoir-faire, traditions, fêtes, croyances, manifestations diverses...). Tout, ou presque, peut désormais être considéré comme du patrimoine à partir du moment où quelque chose est considéré selon son importance pour représenter l'humanité. Le musée apparaît comme l'un des meilleurs outils de la préservation de ce patrimoine matériel ou des traces de ses manifestions immatérielles.
 
L'extension de la notion de patrimoine, qui concerne aujourd'hui tous les domaines ou presque et tend à devenir universel, n'est pas sans rapport avec les musées et la conservation au sens large car cela signifie tout d'abord un afflux de nouvelles pièces dans les musées, et ensuite que tout objet, quel qu'il soit, peut intégrer une collection publique et de ce fait réclamer les mêmes soins, la même attention qu'un trésor inestimable.