L’ivoire est une matière fine, résistante, d’un blanc laiteux qui constitue la masse des dents et des défenses. On utilise essentiellement des défenses d’éléphant mais on a également recours à d’autres animaux dont le morse, le cachalot, l'hippopotame, le narval, le phacochère ou plus rarement le sanglier.
L'ivoire, au même titre que l'
os et la
corne parfois utilisés pour l’imiter, sert à façonner des objets utilitaires (peignes, dés, touches de piano…) ainsi que des
bijoux, des objets décoratifs, des
peintures et des
sculptures.
L’ivoire est un des matériaux les plus sensibles. De mauvaises conditions de température et d'humidité engendrent la fragilisation (
fendillements,
déformations) jusqu’à l’éclatement en
lamelles de l’ivoire. Il est également sensible aux acides et à la lumière (qu’il soit peint ou non). L’ivoire se
tache rapidement (par exemple au contact de métaux corrodés ou de matières colorées). Les substances huileuses le font jaunir ou noircir. Une
patine naturelle jaune brunâtre peut apparaître avec le temps. Les patines artificielles appliquées par des procédés de coloration superficielle (c’est le cas sur de nombreux ivoires orientaux) sont très fragiles aux agents chimiques.
L’exposition, la mise en réserve, la manipulation et le transport doivent donc tenir compte de ces sensibilités. Il ne faut jamais tenter de redresser un ivoire déformé, au risque de le
briser.
A partir de la fin du XIXe siècle, on a couramment fabriqué de l'ivoire synthétique à base de
nitrate de cellulose pigmenté ou de caséine (galalithe ou "pierre de lait") ou d’une combinaison des deux. Cet ivoire artificiel, désigné par des appellations de fabricants devenus des termes génériques (xylonite, Parkesine®, celluloïd, ivoride), constitue de nombreux objets : boules de billard, lettres d’imprimerie, vases, jeux d’échecs, boutons, touches de piano, peignes, manches de couteaux, etc.
Il ressemble à l'ivoire d’éléphant, mais il est plus léger et plus fragile. Le nitrate de cellulose étant une substance inflammable, toute source de chaleur à proximité de l’objet doit être évitée. Dans le cas du nitrate de cellulose, la couche semblable à une
patine qui peut apparaître sur les objets est un signe avant-coureur de détérioration et non une protection naturelle.