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Céramique

La cuisson de l’argile à une température élevée provoque sa transformation, irréversible, en terre cuite ou céramique. La céramique peut présenter diverses teintes allant du blanc, du rose au noir en passant par toutes les variétés de jaune, rouge, brun, suivant la qualité particulière de chaque argile et les conditions de cuisson. La terre cuite peut être recouverte d’un engobe ou d’une glaçure (enduit vitreux : vernis, émail, couverte), sur laquelle on peut appliquer un décor peint ou des dorures par exemple.
 
Les différentes qualités d’argile et les procédés utilisés pour la préparation de la pâte, le façonnage et la cuisson donnent des produits céramiques variés : 
  • la terre cuite désigne le matériau obtenu par la cuisson de l’argile ordinaire crue. Cette matière très solide une fois cuite est poreuse et donc non étanche.
  • le biscuit désigne une pièce façonnée et cuite laissée en l’état (sans revêtement, comme le biscuit de Sèvres) par choix esthétique ou destinée à recevoir une glaçure et à subir une deuxième cuisson (par exemple le biscuit de faïence). 
  • la porcelaine est une céramique à pâte blanche, translucide et imperméable (elle se vitrifie dans la masse). Elle se compose principalement de quartz, de feldspath et de kaolin. Elle peut être émaillée ou vernie. 
  • la faïence est une céramique à pâte blanche ou colorée (faïences stannifères), opaque, poreuse et protégée par un revêtement imperméable (glaçure opaque ou transparente). 
  • le grès est une terre argileuse qui sert à désigner un type de céramique généralement reconnaissable à sa couleur qui va du chamois au gris clair à un gris plus foncé ou au brun. Toutefois, le grès peut être teinté dans la masse et présenter d’autres teintes. Les grès peuvent être émaillés ou vernis mais la terre se vitrifie naturellement à la cuisson. Le terme grès cérame a été introduit au 19e siècle pour distinguer le matériau céramique de la roche.
Les emplois de la céramique sont très anciens mais aussi très contemporains. Elle sert à la fabrication d’objets utilitaires (vaisselle, poteries…), d’objets décoratifs (vases, sculptures …) et d’objets industriels.
Les objets en céramique sont généralement très durables. Ils sont moins sensibles à la lumière, à l'humidité et à la température que bien d'autres matériaux. Toutefois, ils sont cassants ; un choc peut facilement les craqueler ou les briser. Les porcelaines s’ébrèchent facilement.
De plus, les céramiques, particulièrement les poteries archéologiques, peuvent être fragiles si elles ont été mal réparées ou si elles ont été peu cuites. Les objets sont alors plus tendres et friables et les colles, si elles sont visibles, sont généralement jaunes et cassantes. 
Les objets en céramique, selon leur utilité (jarre ou vase de nuit par exemple) ou selon l’endroit où ils étaient enfouis, peuvent s’être imprégnés de matières salines qui réagissent fortement aux variations de l’humidité. La dissolution et la recristallisation des sels peuvent provoquer l’écaillage d’une glaçure peu adhérente ou de surfaces non vitrifiées. Le nettoyage ou l'usage peut décolorer ou maculer la céramique. L'absorption de pigments colorés d'origine alimentaire ou la rouille causée par des objets métalliques peuvent tacher la céramique, de même que les résidus d’adhésifs ou les agrafes métalliques employés pour une réparation. L'exposition à une chaleur intense peut noircir ces taches. 
Tous les décors, s’ils sont épais (notamment l’émail rouge), s'écaillent et s’égratignent facilement. Les peintures émaillées sont très fragiles si elles ne sont pas correctement cuites dans la glaçure. La glaçure des céramiques utilisées pour contenir des liquides acides peut être fortement endommagée. Les objets et décors fragilisés se craquèlent rapidement lors de fortes fluctuations d'humidité et de température. 
Les objets poreux sont particulièrement sensibles à la poussière. Ils peuvent présenter une fine couche de salissure puis progressivement un encrassement épais.
Un environnement acide dans le musée provoque l’apparition d’efflorescences à la surface des céramiques. Ces agrégats duveteux, parfois en forme d’aiguilles, peuvent provoquer des soulèvements de matière et dans les cas extrêmes, la pulvérisation de l’objet.
L’exposition, la mise en réserve, la manipulation et le transport doivent tenir compte de l’état de conservation des objets et de la sensibilité du matériau aux facteurs décrits (particulièrement les vibrations et chocs, la poussière et les polluants mais aussi les variations hygrométriques si les objets sont fragilisés).