Les musées en plein air présentent une diversité typologique qui dépasse largement les musées de sculptures auxquels on pense en premier. On y retrouve des musées de sciences et techniques, des musées d’architectures transplantées ou non, des écomusées et des musées d’ethnographie, des parcs archéologiques… Dans un musée en plein air, ce qui pose problème, c’est moins la diversité des matériaux – on suppose que les conservateurs n’exposent pas aux intempéries des objets ou des œuvres qui ne peuvent pas le supporter – que l’accumulation des effets du climat et l’interaction volontaire ou non du public avec les objets exposés. En effet, la surveillance moins facile à cause de l’étendue et l’absence du cadre muséal qui inhibe certains comportements – le sentiment d’être dans un musée s’estompe et on peut se permettre des choses qu’on ne ferait pas dans un musée – provoquent une importance plus grande des tags et autres dégradations ou « appropriations ». Cela implique une vigilance accrue et des mesures de protection ou de prévention spécifiques (matériaux anti-tag, dispositifs pour empêcher les enfants de grimper sur les machines ou les œuvres, par exemple).
La durée d’exposition aux intempéries est un autre souci important. Une machine agricole est faite pour fonctionner à l’extérieure même sous la pluie mais au bout de quelques années d’exposition ininterrompue au soleil, à la pluie, au froid, à la neige, elle sera complètement dégradée. Quelle que soit la robustesse du matériau, tout objet de musée exposé en plein air doit faire l’objet de soins particuliers de
conservation préventive et
curative de façon régulière. Sauf à la laisser se naturaliser, même une sculpture en granit doit être régulièrement débarrassée des
lichens qui ne manqueront pas de la coloniser.
