La mise en œuvre de travaux importants est toujours une période critique dans un musée, au point que, trop souvent, les responsables du musée postposent trop longtemps des travaux ou des aménagements pourtant nécessaires. C'est une période critique en particulier parce qu’elle peut mettre en danger les
collections. Outre les questions financières, importantes mais qui ne trouvent pas leur place ici, une des difficultés majeures est en effet de concilier la gestion des collections avec la conduite d’un chantier « bâtiment ». Celui-ci impose ses règles de sécurité propres ; il conduit à l’ouverture du bâtiment, voire à la destruction de parties de celui-ci, au déplacement, partiel ou total, des collections ; il provoque une rupture brutale des conditions environnementales au sein du musée ; un chantier un peu important ne va pas sans vibration du sol. Il s’agit alors de trouver un équilibre entre règles de conservation et règles de sécurité du chantier et des personnes.
La question se pose : est-il préférable de fermer le musée ou non, et pour combien de temps ? La réponse à cette question dépend évidemment de l’ampleur des travaux : affectent-ils l’entièreté du musée ou des espaces peuvent-ils être isolés pour maintenir une activité minimale ? Une alternative consiste à organiser une exposition provisoire dans un autre lieu, si possible pas trop éloigné. Mais des travaux au musée offrent aussi aux conservateurs l’opportunité d’établir un état des lieux du bâtiment et de ses aménagements, de faire le point sur leur institution, d’en réorienter la politique générale. C’est souvent à cette occasion que se pose la question de l’externalisation des
réserves. C’est aussi le moment d’opérer un récolement systématique des collections et une refonte générale de l’inventaire.